Comme nous l’avons vu, communiquer, c’est partager un ressenti, un état, une idée… or cela n’implique pas forcément de parler : les sourires, les regards… en disent souvent davantage. Ces éléments, dits non-verbaux, sont ceux privilégiés par le bébé pour entrer en communication avec ses parents pendant les premiers mois, avant l’émergence du langage (cf "Le développement de la communication") mais ils restent présents chez l'adulte. Ils sont nombreux et on retrouve :
l’apparence : il s’agit des particularités personnelles (fossettes, cicatrices…) mais aussi du style vestimentaire.
le tonus et la posture : ils renseignent souvent sur l’état dans lequel on se trouve. Lorsqu'on est fatigué ou triste, on est souvent plus courbé, en revanche lorsqu'on est en forme on se tient bien droit et on est tonique. Ils renseignent également sur les intentions : envie d’aller vers l’autre ou retrait et isolement... La posture peut montrer également un accord ou un désaccord entre les deux interlocuteurs, un bébé mal soutenu aura tendance à se raidir par exemple.
l’occupation de l’espace : c’est la distance à laquelle on se place par rapport à l’autre. Elle dépend de la culture et renseigne sur le type de relation envisagée : dans un environnement nouveau, par exemple, l’enfant aura tendance à se rapprocher de ses proches et à s’éloigner des personnes inconnues.
les accompagnements vocaux du langage : ils correspondent à l’intonation, au rythme, à la mélodie de la voix. Ils renseignent sur le groupe social et l’état émotionnel du sujet (tristesse, joie…). Au stade du « mot-phrase », l’enfant exprime différentes intentions simplement en changeant d’intonation. Ainsi, la personne à qui il s’adresse comprendra s’il commente ou s’il demande quelque chose.
le regard : il est très important dans les premiers mois. Il joue un rôle de contact, il montre que l’on fait attention aux paroles de l’autre.
les mimiques et les expressions du visage : elles sont en rapport étroit avec le regard et permettent de transmettre toute les émotions. Elles sont très importantes chez le jeune enfant et permettent très souvent de compléter ce qui est dit.
la mimo-gestualité : Les gestes peuvent exister seuls, sans message verbal, ou bien l’accompagner pour la compléter ou la moduler. Ils sont très nombreux et ont plusieurs sens.
L’ensemble de ces éléments sont à prendre en compte dans la communication avec l’enfant paralysé cérébral car ce sont de précieux indicateurs (cf "La communication de l'enfant polyhandicapé", "La communication de l'enfant IMC"). Ils permettent d’exprimer plusieurs comportements tels que la menace, l’agression, l’apaisement, l’offrande ou encore la sollicitation.
La communication non verbale :
-possède une signification et véhicule une idée à part entière.
-peut amplifier ce qui est dit ou bien être en contradiction
-permet le maintien de l’attention (regard, mimique) et le partage de la parole (mouvements de tête, changement de posture).
-faciliterait la production de mots et la régulation des émotions.
-permet à l’enfant d’indiquer à l’adulte son intention d’obtenir quelque chose, grâce au pointage. C’est un élément important pour l’entrée dans le langage.
